
L’Assemblée nationale a tranché : le montant maximal des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale va être réduit. Cette mesure, intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, fait partie des ajustements budgétaires adoptés par le gouvernement. Après le rejet d’une dernière motion de censure déposée par La France insoumise (LFI), le texte suit son cours législatif et devrait être promulgué d’ici la fin du mois. Concrètement, cette réforme abaisse le seuil de rémunération pris en charge de 1,8 Smic à 1,4 Smic, ce qui se traduira par une diminution pouvant atteindre 12 euros par jour pour certains salariés en arrêt maladie. Présentée comme un levier de réduction du déficit public, cette mesure suscite l’opposition des syndicats, qui dénoncent un coup porté aux travailleurs les plus vulnérables. Retrouvons tous les détails de la baisse des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale en cas d’arrêt maladie du salarié.
Sommaire
Adoption définitive du budget de la Sécurité sociale
Le Premier ministre François Bayrou a utilisé l’article 49.3 pour faire passer le PLFSS sans vote, déclenchant une motion de censure immédiatement rejetée par l’Assemblée nationale le 12 février. Avec cette dernière tentative avortée, le texte est désormais en passe d’être définitivement adopté, avant une promulgation attendue d’ici la fin du mois.
Si ce budget prévoit une augmentation des financements hospitaliers à hauteur de 1 milliard d’euros, il repose aussi sur des mesures d’économie.
Parmi elles, la réduction du plafond des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale en cas d’arrêt maladie.
Vous ne le savez peut-être pas mais la durée maximale d’indemnisation d’un arrêt maladie s’élève au maximum à 3 ans, après cette periode, vous ne pourrez plus percevoir vos indemnités.
Indemnités journalières : un nouveau plafond à 1,4 Smic
Actuellement, la Sécurité sociale couvre 50 % du salaire brut, avec un montant maximal de 52 euros par jour pour les salariés touchant au moins 1,8 Smic.
Avec la réforme, ce plafond sera abaissé à 1,4 Smic, réduisant l’indemnité maximale à 40 euros par jour.
Les employeurs et les complémentaires santé pourront, en théorie, combler cette diminution mais cette prise en charge ne sera ni systématique ni garantie, laissant certains salariés face à une perte de revenus nette.
Voici un récapitulatif de ce que prévoit le budget de la sécurité sociale :
- Le plafond passe de 1,8 Smic à 1,4 Smic
- L’indemnité maximale journalière est réduite de 52 euros à 40 euros
- Les mutuelles et employeurs peuvent compenser, mais sans obligation
- Les travailleurs précaires et ceux en arrêt prolongé risquent d’être les plus touchés
- Un décret d’application est attendu pour préciser les modalités de mise en œuvre
Selon les projections gouvernementales, cette réforme devrait permettre d’économiser entre 400 et 600 millions d’euros dès 2025. L’objectif affiché est de contribuer à la réduction du déficit public, qui oscille actuellement entre **5 % et 5,5 % du PIB**.
Comparaison des indemnités avant et après réforme :
Situation | Avant réforme | Après réforme | Différence |
---|---|---|---|
Plafond de revenu pris en compte | 1,8 Smic | 1,4 Smic | -0,4 Smic |
Montant maximal des indemnités journalières | 52 € | 40 € | -12 € |
Économie estimée pour l’État | – | 400 à 600 M€ | – |
Une réforme qui suscite la colère des syndicats
Les réactions ne se sont pas fait attendre et la CFDT qualifie cette mesure de “brutale” et estime que les travailleurs aux faibles garanties de prévoyance seront les premiers touchés. Parmi eux, les salariés avec peu d’ancienneté, les employés de particuliers et ceux en arrêt maladie prolongé.
Si le gouvernement campe sur ses positions, les organisations syndicales envisagent déjà des mobilisations pour dénoncer un affaiblissement des protections sociales.
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