Le budget 2025 a été définitivement adopté, et il contient plusieurs mesures fiscales qui ne passeront pas inaperçues. Entre la hausse de certaines taxes, l’instauration de nouvelles contributions pour les plus aisés et la révision de certains seuils, de nombreux ménages verront leur fiscalité évoluer dès cette année.
Si certaines mesures restent ciblées, d’autres affecteront la majorité des Français, directement ou indirectement. Voici ce qui vous attend dans les prochains mois.
Sommaire
Revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu : une hausse déguisée ?
Comme chaque année, le barème de l’impôt sur le revenu est revalorisé pour suivre l’inflation. En 2025, il augmente de 1,8 %.
L’objectif est de préserver le pouvoir d’achat en évitant que des hausses de salaires indexées sur l’inflation ne fassent mécaniquement grimper les contribuables dans une tranche supérieure.
Cependant :
- Pour les foyers dont les revenus ont progressé plus vite que 1,8 %, la facture fiscale augmentera malgré tout.
- La hausse est donc partiellement masquée par cette revalorisation, mais bien réelle pour des millions de contribuables.
Une nouvelle contribution pour les très hauts revenus
Le budget 2025 introduit une nouvelle imposition ciblée sur les très hauts revenus. L’idée : imposer un plancher de fiscalité minimale pour les contribuables les plus aisés.
Concrètement :
- Les foyers gagnant plus de 250 000 € (célibataires) ou 500 000 € (couples) par an seront visés.
- Si leur taux effectif d’imposition est inférieur à 20 %, une contribution complémentaire viendra le relever à ce minimum.
Cette mesure vise à lutter contre certaines optimisations fiscales permettant à des contribuables très riches de payer un taux proportionnellement plus faible que des ménages modestes.
Hausse de la fiscalité sur l’électricité
Autre mesure à fort impact : la hausse de la fiscalité sur l’électricité, intégrée dans les dépenses d’énergie des ménages. Cette augmentation concernera :
- Tous les foyers, quelle que soit leur consommation
- Y compris ceux déjà éligibles au chèque énergie ou à d’autres aides
Même si elle peut sembler mineure à l’échelle de la facture mensuelle, elle s’ajoute à la reprise progressive de la hausse des tarifs réglementés, amorcée depuis la fin des boucliers tarifaires.
Autoentrepreneurs : retour de la TVA pour beaucoup
Les seuils d’exonération de TVA sont revus à la baisse. À partir de 2025 :
- Le plafond de chiffre d’affaires permettant de bénéficier de la franchise en base de TVA passe de 37 500 € à 25 000 €.
- Résultat : de nombreux autoentrepreneurs devront désormais facturer la TVA à leurs clients, et la reverser à l’État.
Cela signifie :
- Une perte de compétitivité tarifaire pour certains indépendants
- Une complexification des démarches administratives, surtout pour les petites activités
Une réforme qui touche donc directement un pan de la micro-entreprise, jusqu’ici largement protégé.
Billets d’avion : une taxe plus salée
Les voyageurs aussi seront mis à contribution. Le budget prévoit une augmentation des taxes sur les billets d’avion, qu’il s’agisse :
- de vols intérieurs ou européens,
- en classe économique ou affaires.
Objectif affiché : renforcer les recettes fiscales tout en poursuivant des objectifs écologiques. Mais dans les faits, cela signifie :
- des tarifs en hausse, surtout pour les familles ou les voyages réguliers,
- et un effet direct sur le budget vacances pour de nombreux Français.
D’autres ajustements à prévoir
Au-delà de ces mesures phares, le budget 2025 comprend également :
- Une reconduction de certaines niches fiscales, avec parfois un plafonnement plus strict ;
- Une révision des avantages liés à certains investissements locatifs, dans un contexte de durcissement des règles pour les logements énergivores ;
- Un resserrement du contrôle fiscal, notamment sur les plateformes numériques et les revenus tirés de la location ou de la revente.
Ce qu’il faut retenir
- Le budget 2025 comprend des hausses ciblées mais aux effets concrets sur de nombreux foyers.
- Les contribuables les plus aisés seront mis à contribution via une fiscalité minimale sur les très hauts revenus.
- Des millions de ménages seront indirectement touchés via l’électricité, les transports ou la modification des seuils d’exonération.
- Les travailleurs indépendants devront s’adapter à de nouvelles obligations fiscales, en particulier sur la TVA.
Le signal est clair : dans un contexte de déficit public à contenir, l’effort fiscal est appelé à être partagé. Pour certains, il sera visible dès cette année. D’où l’intérêt, pour chaque foyer, de vérifier ses seuils, ses déclarations et ses nouveaux droits, car les lignes bougent, et la facture aussi.
Rédacteur en chef et dirigeant de société, sa vision guide la ligne éditoriale de Passion Entrepreneur