En matière de retraite, la France conserve un atout majeur par rapport à de nombreux autres pays : l’espérance de vie après le départ à la retraite y reste l’une des plus longues au monde. En 2025, malgré les évolutions démographiques et les réformes successives du système, les Français continuent de profiter, en moyenne, de nombreuses années de retraite.
Un indicateur clé pour comprendre à la fois les enjeux économiques et sociaux liés à notre modèle de protection sociale.
Sommaire
Quelle est l’espérance de vie moyenne à la retraite en 2025 ?
En 2025, un Français qui prend sa retraite à 64 ans peut espérer vivre encore :
- 23 ans pour les femmes (soit jusqu’à 87 ans en moyenne),
- 19 ans pour les hommes (soit jusqu’à 83 ans en moyenne).
Ces chiffres varient légèrement selon les profils professionnels et les conditions de vie, mais globalement, la durée de vie passée à la retraite reste particulièrement élevée en France par rapport à de nombreux voisins européens.
Comment se positionne la France par rapport aux autres pays ?
La France figure parmi les premiers pays européens en termes d’espérance de vie à la retraite. À titre de comparaison :
- En Allemagne, l’espérance de vie après 64 ans est d’environ 20 ans pour les femmes et 17 ans pour les hommes.
- En Italie, elle est de 22 ans pour les femmes et 18 ans pour les hommes.
- Au Royaume-Uni, elle est proche de 21 ans pour les femmes et 18 ans pour les hommes.
La combinaison d’un âge de départ relativement bas (malgré les réformes) et d’une espérance de vie élevée explique cette situation unique.
Pourquoi l’espérance de vie à la retraite est-elle aussi élevée en France ?
Plusieurs facteurs l’expliquent :
- La qualité du système de santé accessible à tous,
- Les conditions de travail historiquement moins pénibles que dans d’autres économies industrialisées,
- La structure sociale qui favorise un certain niveau de protection tout au long de la vie,
- La montée en puissance des politiques de prévention et de médecine prédictive depuis plusieurs décennies.
Cependant, des écarts persistent selon le niveau de revenus, la région de résidence, et la carrière professionnelle.
Les inégalités face à l’espérance de vie
Si la moyenne nationale est élevée, il existe d’importantes disparités :
- Les cadres vivent en moyenne 6 à 7 ans de plus après la retraite que les ouvriers.
- Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais elles passent aussi souvent plus d’années avec des problèmes de santé.
- La pénibilité du travail réduit nettement l’espérance de vie sans incapacité pour certains anciens métiers.
Ces inégalités sont au cœur des débats sur l’équité des réformes des retraites, notamment sur la durée de cotisation et les dispositifs pour carrière longue.
Quelles conséquences pour le financement des retraites ?
Le fait que les retraités français vivent longtemps est une excellente nouvelle sur le plan humain, mais cela pose aussi un défi financier majeur :
- Il faut financer plus d’années de pensions,
- Le nombre de cotisants par retraité diminue,
- La pression sur les régimes de retraite complémentaires s’accentue.
C’est l’une des raisons invoquées pour justifier le recul progressif de l’âge de départ et l’augmentation de la durée de cotisation.
En 2025, l’espérance de vie à la retraite reste un motif de fierté nationale, montrant que le système social français a su protéger efficacement ses aînés. Mais cette longévité exceptionnelle implique aussi des adaptations permanentes pour assurer l’équilibre financier des retraites tout en garantissant un niveau de vie décent à tous les retraités.
La France reste ainsi confrontée à un double défi : préserver cette espérance de vie élevée, tout en assurant la soutenabilité de son modèle social.
Rédacteur en chef et dirigeant de société, sa vision guide la ligne éditoriale de Passion Entrepreneur