Ce n’est pas encore la retraite complète, mais ce n’est plus vraiment la vie active non plus. Dès cet été, une nouvelle version de la retraite progressive va s’ouvrir à beaucoup plus de Français : salariés du privé, agents de la fonction publique, indépendants… Tous pourront, sous conditions, travailler à temps partiel tout en commençant à toucher une partie de leur pension.
Concrètement, c’est une nouvelle façon d’aménager sa fin de carrière, pour partir moins brutalement. Voici comment ça va fonctionner.
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Travailler moins, toucher un peu de retraite, et continuer à cotiser
Jusqu’ici, la retraite progressive était un dispositif plutôt méconnu et réservé à quelques catégories de travailleurs. À partir de l’été 2025, les choses changent. Vous aurez la possibilité de réduire votre activité entre 40 % et 80 % d’un temps complet, tout en commençant à percevoir une partie de votre retraite.
Ce n’est pas une retraite définitive : pendant cette période, vous continuez à cotiser et à engranger des droits. Ce que vous touchez en plus chaque mois n’est donc pas pris sur votre future pension. Au contraire, votre pension finale continue d’augmenter pendant que vous travaillez à temps réduit.
Qui pourra en bénéficier ?
La retraite progressive ne sera pas ouverte à tout le monde, mais presque.
Si vous êtes salarié du privé, agent de la fonction publique ou indépendant, vous pourrez en faire la demande à condition :
- D’avoir au moins 60 ans,
- De justifier de 150 trimestres de cotisation,
- Et d’obtenir l’accord de votre employeur si vous êtes salarié.
Cela veut dire qu’à partir de 60 ans, au lieu d’attendre péniblement l’âge légal pour basculer d’un coup à la retraite totale, vous pourrez rentrer progressivement dans cette nouvelle vie.
Combien allez-vous toucher ?
Le montant dépendra de deux choses : votre temps de travail et vos droits acquis.
Si vous travaillez à mi-temps, par exemple, vous toucherez la moitié de votre salaire habituel et une partie de votre retraite correspondant au temps que vous ne travaillez plus.
Ce n’est donc pas un salaire + une retraite complète, mais un mix des deux, censé vous permettre de maintenir un revenu correct sans continuer à subir la pression d’un temps plein.
Est-ce vraiment intéressant ?
Cela dépend de votre projet personnel.
Si vous voulez alléger votre rythme sans perdre totalement vos revenus, la retraite progressive est une excellente option.
Elle permet aussi de gagner en qualité de vie, de tester en douceur ce que sera votre vie de retraité, sans renoncer immédiatement à toute activité professionnelle.
Évidemment, cela suppose que votre employeur accepte votre demande de temps partiel, ce qui n’est pas toujours automatique dans la fonction publique ou dans certaines entreprises privées.
Il faudra aussi bien faire vos calculs : travailler moins, c’est aussi cotiser un peu moins vite pour sa retraite finale. Mais dans la plupart des cas, le dispositif est avantageux.
À partir de quand pourrez-vous en profiter ?
Le décret d’application est attendu pour l’été 2025. Si vous avez 60 ans ou plus cette année, vous pourrez donc déposer votre demande dans les mois qui viennent.
Les caisses de retraite (comme la CNAV, l’Agirc-Arrco, la MSA, etc.) publieront bientôt les démarches précises à suivre.
En attendant, si ce mode de départ progressif vous intéresse, mieux vaut commencer dès maintenant à en parler à votre employeur ou à votre service RH pour organiser votre passage à temps partiel.
Conclusion
Avec cette extension de la retraite progressive, partir doucement vers la retraite devient possible pour des millions de Français. Un vrai changement de philosophie dans un pays où la rupture entre travail et retraite était jusqu’ici souvent brutale.
Moins de stress, plus de souplesse… Peut-être la meilleure manière de tourner la page en douceur.
Rédacteur en chef et dirigeant de société, sa vision guide la ligne éditoriale de Passion Entrepreneur