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Retraite : avez-vous vraiment réclamé tous les trimestres auxquels vous avez droit ? Trop de Français passent à côté

Quand vient le moment de préparer sa retraite, la première question à se poser est simple : combien de trimestres avez-vous réellement validés ? Car contrairement à ce que beaucoup croient, les trimestres pris en compte ne se limitent pas uniquement aux périodes travaillées.

Service militaire, chômage, maternité, maladie, congé parental… : toutes ces périodes peuvent générer des droits à la retraite, à condition d’être connues, déclarées et bien justifiées.

Et chaque trimestre compte, surtout si vous visez une retraite à taux plein. Voici un tour complet des situations qui peuvent vous donner droit à des trimestres… et que vous avez peut-être oubliées de réclamer.

1. Les trimestres cotisés : la base du calcul

Ce sont les trimestres obtenus grâce à votre activité professionnelle. Pour en valider un, il faut avoir perçu un revenu minimum brut sur une année. En 2025, il faut avoir gagné au moins 1 747,50 € brut par trimestre pour qu’il soit validé.

Vous pouvez valider jusqu’à 4 trimestres par an, même si vous avez travaillé seulement quelques mois dans l’année.

2. Le service militaire : jusqu’à 4 trimestres récupérables

Les hommes ayant effectué leur service militaire peuvent obtenir 1 trimestre pour chaque période de 90 jours de service, dans la limite de 4 trimestres par an.

Cela concerne aussi bien les appelés du contingent que ceux qui ont fait leur service civil ou en coopération. Il ne s’agit pas de trimestres cotisés, mais de trimestres assimilés, pris en compte pour le calcul de la durée d’assurance.

Attention : ces périodes ne sont pas toujours inscrites automatiquement sur votre relevé de carrière. Il faut souvent fournir des pièces justificatives, comme votre certificat de position militaire ou des états de service.

3. Les périodes de chômage indemnisé : des droits souvent oubliés

Les périodes pendant lesquelles vous percevez des allocations chômage (ARE) sont prises en compte. Voici la règle :

  • 1 trimestre validé pour 50 jours d’indemnisation (consécutifs ou non)
  • Maximum de 4 trimestres par année civile

Même si vous avez eu des périodes de chômage partiel ou de différé d’indemnisation, elles peuvent être prises en compte sous certaines conditions.

De nombreux assurés ignorent que les périodes d’inactivité entre deux contrats peuvent aussi être valorisées, tant qu’elles ont été indemnisées.

4. Le chômage non indemnisé : à ne pas négliger non plus

C’est un cas plus méconnu. Certaines périodes sans indemnisation peuvent malgré tout générer des trimestres.
Deux cas sont prévus :

  • Si c’est la première période de chômage non indemnisé, elle peut être prise en compte dans la limite de 12 mois.
  • Si cette période fait suite à une période indemnisée, elle peut être prise en compte jusqu’à 5 ans, en fonction de votre âge et de vos périodes déjà validées.

Là encore, il faut pouvoir prouver la réalité de la situation (attestations Pôle emploi, périodes d’inscription comme demandeur d’emploi, etc.).

5. Les périodes de maladie ou d’accident

Lorsque vous êtes en arrêt maladie ou en accident du travail avec perception d’indemnités journalières, ces périodes sont assimilées à des périodes validées pour la retraite.

Il faut compter 60 jours d’indemnisation pour valider 1 trimestre, avec un plafond de 4 par an. Ces périodes sont souvent automatiquement prises en compte, mais mieux vaut le vérifier.

6. La maternité et le congé parental

Pour les femmes, la maternité donne droit à des trimestres, sans avoir à travailler durant cette période :

  • Les trimestres liés au congé maternité sont assimilés comme des périodes d’assurance.
  • En plus, une majoration de 4 trimestres par enfant est accordée automatiquement.

Le congé parental, quant à lui, peut aussi permettre de valider des trimestres, dans la limite de 12 trimestres par enfant (pour l’ensemble de la carrière). Ces trimestres sont pris en compte à condition que le congé soit déclaré et validé par la caisse.

7. Invalidité, service civique, formation…

D’autres situations ouvrent également des droits :

  • Perception d’une pension d’invalidité : les trimestres sont validés automatiquement.
  • Service civique : certaines missions permettent de valider des trimestres, selon la durée et la rémunération.
  • Formation rémunérée : dans le cadre d’un stage de formation professionnelle, les périodes indemnisées peuvent être prises en compte.

8. Comment vérifier et réclamer vos trimestres manquants ?

La première chose à faire est de vérifier votre relevé de carrière, disponible dans votre espace personnel retraite.

Si vous constatez des trimestres manquants :

  • Rassemblez les justificatifs nécessaires (attestations Pôle emploi, certificats de service militaire, bulletins d’indemnités journalières…)
  • Contactez la caisse de retraite de base concernée (souvent la Cnav pour les salariés)
  • Demandez une régularisation de votre relevé de carrière avant de liquider vos droits

Il est fortement conseillé de faire ce point au moins 2 ans avant votre départ à la retraite pour éviter les mauvaises surprises.

Ce qu’il faut retenir

  • Vous pouvez valider des trimestres sans forcément avoir travaillé, grâce aux périodes dites « assimilées »
  • De nombreuses situations de la vie ouvrent des droits : chômage, maladie, maternité, service militaire, etc.
  • Ces trimestres ne sont pas toujours enregistrés automatiquement
  • En cas d’oubli, vous avez la possibilité de les faire régulariser avec des justificatifs

Avant de liquider vos droits à la retraite, prenez le temps de vérifier que votre carrière est complète. Un trimestre manquant peut repousser votre départ ou réduire votre pension. Mieux vaut anticiper pour ne pas passer à côté de ce qui vous revient de droit.