Le minimum contributif est un dispositif méconnu mais indispensable pour nombre de retraités du secteur privé. Introduit pour garantir un montant minimum de pension aux assurés ayant cotisé avec de faibles revenus, ce dispositif a été récemment revalorisé, notamment à la faveur de la réforme des retraites de 2023. Alors que les réformes successives impactent directement les conditions de départ en retraite, la revalorisation du minimum contributif, plus connu sous le sigle MICO, apporte un soutien indispensable aux retraités modestes.
Cette mesure, qui concerne potentiellement plusieurs centaines de milliers de bénéficiaires, mérite une attention particulière, notamment en ce qui concerne ses modalités d’application et d’obtention. Comment fonctionne exactement le calcul de ce minimum, et quelles sont les démarches pour en bénéficier ? Voici un décryptage complet de ce dispositif, en abordant ses conditions, montants, calculs et démarches à suivre.
Sommaire
Le MICO revalorisé pour une retraite minimale à 1 200 euros
La réforme des retraites de 2023 a introduit une mesure phare : l’augmentation de la pension minimum pour ceux ayant validé une carrière complète, alignant ainsi le montant total de la retraite de base et complémentaire à 85 % du Smic net, soit environ 1.200 euros bruts.
Cette revalorisation, qui concerne les salariés, artisans et commerçants ayant gagné le Smic au cours de leur carrière, s’applique également aux retraités actuels, à condition qu’ils aient cotisé la totalité des trimestres requis ou qu’ils aient atteint 67 ans, âge à partir duquel toute décote est annulée.
Selon le ministère du Travail, cette mesure devrait concerner environ 200.000 nouveaux retraités chaque année, soit un départ en retraite sur quatre.
Les retraités déjà éligibles verront leur pension augmentée rétroactivement à partir de septembre 2024, pour un versement unique d’environ 600 euros, selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).
Une revalorisation de 51 euros par mois en moyenne est ainsi prévue pour 850 000 retraités. Pour savoir si vous êtes éligible à la revalorisation des pensions de retraite, des conditions de revenus sont nécessaires et un plafond maximal de 1352,23€ bruts par mois.
Comprendre le principe de ce dispositif
Le minimum contributif, ou MICO, est destiné aux retraités ayant cotisé toute leur carrière mais qui, en raison de faibles rémunérations, n’atteignent pas un seuil minimum de pension.
Il permet ainsi de garantir un montant plancher de pension pour les personnes ayant validé tous leurs trimestres de cotisation ou ayant atteint l’âge de départ à taux plein (67 ans).
Ce dispositif est financé par la solidarité nationale et s’applique principalement aux salariés, artisans et commerçants relevant du régime général de la Sécurité sociale.
Différence entre MICO et retraite minimum
Il convient de distinguer le minimum contributif de la retraite minimum qui correspond au montant total de la pension (retraite de base + complémentaire) que perçoit un assuré ayant validé l’ensemble de ses trimestres de cotisation.
Depuis la réforme de 2023, ce montant est fixé à 85 % du Smic net pour les carrières complètes, soit environ 1 200 euros bruts par mois.
Le minimum contributif, en revanche, représente un complément versé sur la retraite de base afin d’atteindre ce montant minimum. Ce complément varie selon la durée de cotisation et le nombre de trimestres validés.
Qui peut bénéficier du minimum contributif ?
Le MICO s’adresse aux assurés ayant cotisé au régime général de la Sécurité sociale, incluant les salariés du privé, les indépendants (artisans, commerçants) et les agents non titulaires de la fonction publique.
Les poly-pensionnés, c’est-à-dire ceux ayant cotisé à plusieurs régimes, peuvent également en bénéficier, sous certaines conditions. En revanche, les professions libérales et les travailleurs non-salariés agricoles n’ont pas droit à ce dispositif.
Voici toutes les conditions d’éligibilité :
- Avoir cotisé au régime général de la Sécurité sociale
- Atteindre l’âge légal de la retraite (62 à 64 ans selon l’année de naissance)
- Avoir liquidé tous ses droits à la retraite de base et complémentaire
- Ne pas dépasser un plafond de revenus fixé à 1.367,51 euros par mois depuis le 1er janvier 2024
Montants du MICO
Le montant du minimum contributif est actualisé régulièrement et en 2023, il a été revalorisé pour passer de 684,13 euros par mois à 709,13 euros.
Le MICO majoré, quant à lui, a été porté de 747,57 euros à 847,57 euros pour les assurés ayant cotisé au moins 120 trimestres. Ces montants sont réévalués chaque année au même rythme que les pensions de retraite de base.
Voici un tableau récapitulatif des montants du minimum contributif depuis 2023 :
Année | MICO de base (€/mois) | MICO majoré (€/mois) |
---|---|---|
2023 (avant septembre) | 684,13 | 747,57 |
2023 (après septembre) | 709,13 | 847,57 |
2024 | 733,03 | 876,13 |
Obtenir le dispositif
Les démarches pour bénéficier du MICO sont relativement simples car aucune demande spécifique n’est nécessaire de la part du retraité.
C’est l’Assurance retraite qui se charge de calculer si l’assuré est éligible, en fonction du montant total de ses pensions de base et complémentaire.
En cas d’oubli ou d’erreur, il est toutefois possible de formuler une réclamation auprès des services concernés pour corriger le montant perçu.
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