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Selon cette étude, voici le montant qu’il manque aux retraités tous les mois pour vivre correctement

La question du pouvoir d’achat des retraités reste au cœur des préoccupations sociales. Une étude récente, réalisée par Silver Alliance, collectif d’entreprises du bien-vieillir, et CSA Research auprès de personnes âgées de 65 ans et plus révèle un chiffre marquant : en moyenne, il manquerait 531 euros chaque mois aux retraités français pour vivre correctement. Ce déficit ressenti n’est pas seulement un indicateur financier : il traduit aussi une évolution des attentes, des besoins et des contraintes qui pèsent sur les seniors d’aujourd’hui.

Décryptage.

Un manque à gagner moyen de 531 euros par mois

L’étude met en lumière une réalité bien connue mais rarement quantifiée avec précision : les pensions de retraite ne suffisent plus, à elles seules, à assurer un niveau de vie jugé satisfaisant par une majorité de retraités.

Le manque à gagner moyen s’élève à 531 euros mensuels, mais cette moyenne cache des disparités importantes :

  • Pour les personnes seules, le déficit perçu est en moyenne de 438 euros par mois ;
  • Pour les couples, il grimpe à 597 euros par mois.

Autrement dit, même après des décennies d’activité, une grande partie des retraités estiment ne pas avoir les moyens de subvenir pleinement à leurs besoins — non pas pour vivre dans l’opulence, mais simplement pour vivre décemment.

Un budget mis à mal par l’inflation et les charges fixes

L’écart entre les pensions perçues et les besoins exprimés s’explique en partie par l’évolution du coût de la vie, qui a fortement progressé ces dernières années. Alimentation, énergie, santé, transport… autant de postes de dépenses incompressibles, qui pèsent lourdement sur les budgets, surtout pour les retraités disposant de pensions modestes.

67 % des personnes interrogées déclarent d’ailleurs avoir le sentiment que leur pouvoir d’achat a diminué depuis leur départ en retraite, malgré une hausse moyenne de 122 euros de leurs revenus mensuels sur les deux dernières années.

Le poids du logement : une fracture silencieuse

L’étude montre aussi à quel point le statut d’occupation du logement a un impact direct sur le reste à vivre des retraités :

  • 74 % des répondants sont propriétaires de leur résidence principale, ce qui allège considérablement leurs charges ;
  • En revanche, pour les locataires, la dépense moyenne mensuelle liée au logement s’élève à 609 euros.

Ce montant explique en grande partie le sentiment d’insuffisance exprimé par une large part des retraités locataires, souvent coincés dans une spirale où la majeure partie de leur pension est absorbée par le loyer.

La solidarité familiale : un effort de plus qui pèse

Autre enseignement de l’étude : 16 % des retraités soutiennent financièrement leurs enfants ou petits-enfants, avec une contribution mensuelle moyenne de 291 euros.

Cette solidarité intergénérationnelle, bien qu’admirable, vient réduire d’autant le budget personnel des retraités concernés, qui doivent alors jongler entre leurs propres besoins et ceux de leur famille. Ce soutien est souvent régulier, et non ponctuel, ce qui l’intègre pleinement dans les dépenses mensuelles.

Une réalité qui questionne le modèle de retraite actuel

Ce déficit mensuel perçu de 531 euros par foyer soulève des questions de fond sur la capacité du système de retraite à offrir une fin de vie digne et autonome. Le modèle traditionnel, basé sur une pension censée refléter les années de travail, semble aujourd’hui de moins en moins adapté à la réalité économique et sociale.

Entre rallongement de l’espérance de vie, pensions inégales, coût croissant du logement, et besoin de rester actif socialement et culturellement, les attentes des retraités de 2025 ne sont plus celles des générations précédentes. Et les moyens ne suivent pas toujours.

Une alerte chiffrée sur le quotidien des retraités

L’étude met en chiffres une réalité trop souvent ignorée : les retraités ne demandent pas plus, ils demandent juste de quoi vivre « correctement ». Le manque à gagner de 531 euros par mois, en moyenne, illustre un décalage entre les revenus perçus et les conditions de vie espérées.

Cette situation appelle à une réflexion collective : sur la revalorisation des pensions, sur l’adaptation du logement pour les seniors, sur l’accompagnement des locataires âgés, et plus largement, sur la manière dont la société peut garantir aux aînés une vie digne et sereine.