Dans son discours de présentation du pacte de solidarité, le lundi 18 septembre, Élisabeth Borne a annoncé la création d’une « prime de reprise d’activité », qui s’adapte à chaque projet professionnel et aux situations individuelles. Cette mesure vise à encourager l’intégration socioprofessionnelle des personnes en grande précarité en lien avec France Travail, une initiative déjà présente dans la mission de préfiguration présentée en avril dernier. Afin de répondre au mieux aux besoins spécifiques des bénéficiaires, le programme entend offrir une aide financière permettant de couvrir les différentes dépenses liées à la reprise d’un emploi.
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Intégration de la mesure dans une loi : quelles perspectives ?
Pour obtenir davantage d’informations sur cette mesure, celle-ci devra être intégrée dans un projet de loi. Les discussions actuelles portent sur la possibilité d’inclure le dispositif dans le cadre de la loi pour l’emploi menée au sein de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Un amendement gouvernemental pourrait alors être envisagé lors des débats parlementaires.
Cependant, une source proche du dossier estime que la mise en œuvre prévue pour 2025 ne serait pas adaptée au droit du travail actuel. Dès lors, il faudra poursuivre les discussions pour examiner les différentes options qui permettraient d’intégrer cette mesure aux textes législatifs existants ou à venir.
La prime de reprise d’activité : un soutien financier adapté
Le principal objectif du programme est d’offrir un soutien concret pour favoriser l’accès ou le retour à l’emploi des personnes en situation précaire. Pour cela, il intègre différents types d’aides financières :
- Aide aux frais de transport : remboursement partiel ou total des frais engagés pour se rendre sur leur lieu de travail (transports en commun, covoiturage, etc.).
- Soutien pour l’habillement professionnel : prise en charge des dépenses nécessaires à l’achat de vêtements adaptés au poste occupé.
- Aide pour les repas : contribution aux frais de restauration pendant les heures de travail.
- Aide à la garde d’enfants : subvention pour faciliter l’accès aux structures d’accueil et de garde pour les enfants en bas âge.
Ainsi, ce bonus viendrait compléter les dispositifs déjà mis en place pour accompagner les travailleurs précaires dans leurs démarches et projets professionnels.
Vers une meilleure prise en compte des besoins individuels
Pour être véritablement efficace, le bonus de retour à l’emploi nécessitera une étroite collaboration entre les différents acteurs concernés, tels que les pouvoirs publics, les entreprises et les organisations représentatives des travailleurs.
Ensemble, ils devront identifier les besoins spécifiques de chaque bénéficiaire pour proposer un accompagnement personnalisé et adapté.
Outre la dimension financière, il apparaît essentiel d’envisager une prise en charge globale et coordonnée des personnes en situation précaire. Cela passe notamment par la mise en place de dispositifs concrets pour faciliter leur insertion professionnelle, tels que des formations qualifiantes ou des espaces de co-working dédiés.
Un complément aux mesures existantes pour lutter contre la précarité
La prime de reprise d’activité vient enrichir l’éventail de dispositifs déjà mis en œuvre pour soutenir les demandeurs d’emploi et les travailleurs précaires. Parmi ces initiatives, on peut citer le Revenu de Solidarité Active (RSA), l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) ou encore l’Aide Personnalisée au Logement (APL).
Toutefois, chaque mesure présente ses propres limites et ne permet pas toujours d’offrir un accompagnement global et adapté à tous les profils et situations. Dans cette optique, le bonus de retour à l’emploi représente une avancée concrète pour aborder plus efficacement les défis liés à la lutte contre la précarité et l’inclusion socio-professionnelle des travailleurs.