Marché de l’intérim : faisons le point sur 2021 et observons la tendance 2022

Le marché de l’intérim est intimement lié à l’activité économique. Lorsque les mesures sanitaires d’ordre exceptionnel ont été mises en place en France, l’économie s’est mise à l’arrêt et le marché de l’intérim a subi les conséquences de cette récession de plein fouet. Malgré un fort ralentissement de l’activité, le secteur de l’emploi temporaire a survécu. Faisons le point sur 2021 et observons la 2022. Pour cela, nous devons rappeler les conséquences de la crise sanitaire sur le marché de l’intérim.

Vue d’ensemble du marché de l’intérim en 2020

Faisons un bilan rapide de l’année de 2020, afin de contraster les résultats obtenus avec ceux de l’année 2021. Quelques chiffres clés permettent d’avoir une vue d’ensemble du marché de l’intérim :

• Nombre d’agences d’emploi : 10 273 en 2019 contre 10 774 en 2020.
• Nombre de salariés permanents : 30 400 en 2019 contre 28 850 en 2020
• Nombre de salariés intérimaires : 2 749 650 en 2019 contre 2 412 312 en 2020
• Nombre de contrats conclus : 21 212 425 en 2019 contre 16 773 682 en 2020
• Nombre de CDI intérimaires : 49 934 en 2019 contre 48 820 en 2020.

Des chiffres, que l’agence d’intérim Fiderim en Rhône-Alpes, région où le nombre de salariés intérimaires est particulièrement concentré, confirme avoir observé notamment au début de la crise sanitaire. En effet, entre février et avril 2020 (début du confinement), le marché de l’intérim a enregistré une chute de 54,3%.

La reprise de l’activité économique a permis au travail temporaire de connaître un rebond, où les chiffres repartent à la hausse sur une période de 6 mois, jusqu’au deuxième confinement de novembre 2020. Lorsque l’on compare les chiffres de novembre 2020 et ceux de novembre 2019, on constate que le marché de l’intérim a subi une baisse de 14,5%.

Le bilan de l’année 2020 fut signé avec les chiffres comparatifs de fin décembre : l’emploi intérimaire est inférieur de 5,3% à son niveau un an auparavant.

2021, l’année d’une reprise contrastée

Pour faire le point sur le marché de l’intérim en 2021, observons et analysons les chiffres de chaque semestre.

1er semestre : l’emploi se stabilise

Le bilan du 1er trimestre 2021 est stable : +0,3%, soit 2 400 intérimaires supplémentaires. Un niveau, qui reste inférieur de 5% à celui d’avant crise (point de repaire : fin décembre 2019)

Le bilan du second trimestre de 2021 témoigne de la reprise économique dans les principaux secteurs concernés par le marché intérimaire. On enregistre une augmentation de 2,4%, soit 17 900 intérimaires supplémentaires. Une progression contrastée, selon les secteurs d’activité. Le BTP connait une diminution de son activité (-3,6%), tandis que l’industrie regagne lentement sa dynamique (+0,9% après une progression de 1,7% au 1er trimestre). Cela s’explique par les pénuries de matériaux, auxquels ces deux secteurs sont dépendants.

En revanche, dans le secteur des services, le marché de l’intérim augmente de manière significative : +6,3%. Un chiffre qui s’explique par les besoins conséquents d’emplois dans le médico-social et la normalisation dans l’hôtellerie-restauration.

2ème semestre : le marché de l’intérim accélère

La reprise se poursuit lors du 3ème trimestre 2021, toujours lentement : +1,6% soit 12 100 intérimaires supplémentaires.

C’est au 4ème trimestre que le marché de l’intérim connait une accélération telle qu’il atteint et dépasse son niveau d’avant-crise. En effet, fin décembre 2021, l’emploi intérimaire est supérieur de 6,3% par rapport à son niveau de fin décembre 2019

Le secteur du transport et de la logistique affiche la progression la plus importante de l’année : +16%.

Les prévisions pour 2022 : un marché fragile qui se métamorphose

La progression du marché de l’intérim en fin d’année 2021 est due à la création de + de 515 000 nouveaux emplois. Quelle sera la dynamique de 2022 ? Avec la crise sanitaire, des enjeux nouveaux sont apparus : télétravail, recrutement en ligne, pénurie de main-d’œuvre pour certains métiers… L’intérim apparaît comme une solution de sécurité pour ces entreprises aux besoins flexibles.

En effet, une période de forte reprise économique dans un contexte de crise sanitaire, impose le principe de précaution. Surtout que, les dispositifs d’aides publiques qui ont permis de limiter l’impact de la crise sur la trésorerie des entreprises, sont progressivement retirés.

Dans ce contexte, les avantages pour une entreprise de consulter un cabinet de recrutement sont nombreux : les démarches administratives sont simplifiées et le processus de recrutement est à la fois plus rapide et plus concluant.

Cependant, nous sommes forcés de constater la pénurie de candidats au moment où la demande explose. Cela s’explique par les difficultés structurelles rencontrées par les agences, au niveau du recrutement et de la formation des intérimaires. Des difficultés, qui existaient déjà avant la crise, mais qui sont accentuées par la multiplication des absences, due à la covid-19.

Ainsi, le futur de l’intérim semble apparaître dans la digitalisation. Le travail temporaire en ligne avait déjà commencé à apparaître avant la crise, mais il fut propulsé par cette dernière. Une étude du XERFI suggère que d’ici 2023, le travail temporaire digital devrait représenter entre 4,5 et 7,5% du chiffre d’affaires du marché de l’intérim.

La transformation digitale des agences d’intérim apparait comme nécessaire : il existe un réel besoin de dématérialiser les processus administratifs tout en les automatisant, bien que l’humain doive rester au centre des échanges.