Chaque année, un nombre croissant de jeunes optent pour l’alternance, séduits par la promesse d’une formation théorique couplée à une expérience professionnelle concrète. Fin 2023, la Dares comptabilisait un million d’apprentis en entreprise, signe d’un succès indéniable de ce dispositif soutenu par les pouvoirs publics. Mais une question récurrente demeure parmi ces jeunes en formation : que se passe-t-il après ala fin de leur contrat ? Peuvent-ils prétendre aux allocations chômage, comme les autres salariés ? Nous allons répondre à cette interrogation qui est légitime et déterminer si les alternants peuvent profiter du chômage à la fin de leur contrat.
Sommaire
Peut-on percevoir des allocations chômage après un contrat en alternance ?
Contrairement aux stagiaires, les alternants sont liés à leur entreprise par un véritable contrat de travail, qu’il s’agisse d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.
À ce titre, ils bénéficient des mêmes protections que tout salarié, y compris la possibilité de percevoir l’allocation de retour à l’emploi (ARE) en cas de rupture ou de fin de contrat.
Il est donc possible, sous certaines conditions, de toucher le chômage après une alternance mais une alternative s’offre aux jeunes qui retrouveraient rapidement un emploi après leur alternance.
Si un nouveau contrat salarié d’une durée d’au moins quatre mois est signé, l’alternant a la faculté de faire valoir ses droits d’option pour privilégier les droits acquis au titre de ce nouvel emploi, souvent plus avantageux que ceux calculés sur la période d’alternance.
Conditions pour toucher l’allocation de retour à l’emploi
L’accès à l’allocation chômage pour les alternants n’est pas automatique, ils doivent remplir un certain nombre de critères, identiques à ceux exigés des salariés en contrat à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI). Les conditions à remplir pour prétendre à l’ARE sont les suivantes :
- Avoir travaillé au moins six mois (soit 130 jours ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois
- Être apte à exercer une activité professionnelle
- Avoir perdu involontairement son emploi, que ce soit par la fin naturelle du contrat ou par une rupture anticipée
- S’inscrire auprès de France Travail, l’organisme en charge de l’accompagnement vers l’emploi
- Être activement à la recherche d’un nouvel emploi
En respectant ces critères, un alternant peut alors prétendre à l’ARE, offrant ainsi un filet de sécurité pendant la transition vers un nouvel emploi.
Montant de l’ARE
Le calcul de l’allocation de retour à l’emploi repose sur le Salaire Journalier de Référence (SJR), lequel est basé sur les rémunérations brutes perçues au cours d’une période de référence.
Pour les alternants, dont la rémunération est souvent inférieure au Smic, le montant de l’ARE peut s’avérer plus modeste par rapport à celui d’un salarié à temps plein.
Il est donc pertinent pour un alternant d’utiliser les outils disponibles, tels que le simulateur mis à disposition par France Travail, pour estimer avec précision le montant de ses allocations.
Voici des exemples selon les salaires journaliers de référence :
Période de référence | Salaire Journalier de Référence (SJR) | Montant estimé de l’ARE |
---|---|---|
Contrat de 12 mois | 40 € | 32 € par jour |
Contrat de 18 mois | 50 € | 40 € par jour |
Contrat de 24 mois | 55 € | 44 € par jour |
Avec l’essor de l’apprentissage depuis 2020, le nombre d’alternants accédant aux droits à l’assurance chômage ne cesse d’augmenter. L’Unédic a ainsi constaté qu’environ un apprenti sur cinq a ouvert des droits au chômage depuis 2018, avec une progression importante des ouvertures de droits en 2023, où 165 000 jeunes sont entrés dans le dispositif.
Ce phénomène reflète l’évolution des parcours professionnels des jeunes, pour qui l’alternance devient une véritable passerelle vers l’emploi, mais aussi vers les droits sociaux qui en découlent.
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