L’État français a mis en place une aide discrète mais précieuse pour soutenir les personnes accompagnant un proche en fin de vie : l’Allocation Journalière d’Accompagnement d’une Personne en fin de vie (AJAP). Ce dispositif, bien que peu connu, offre une forme de compensation pour les accompagnants qui réduisent ou suspendent leur activité professionnelle, permettant ainsi un soutien plus serein et continu aux personnes en phase terminale d’une maladie grave et incurable. L’AJAP s’adresse à ceux qui, par devoir ou par solidarité, se rendent disponibles pour accompagner un être cher, apportant un soutien émotionnel et physique dans cette étape particulièrement difficile. Cette allocation vise à atténuer l’impact financier que peut avoir un accompagnement à temps plein ou partiel, facilitant un engagement total pour le bien-être du proche en soins palliatifs.
Sommaire
L’AJAP : un soutien pour accompagner une fin de vie
L’Allocation Journalière d’Accompagnement d’une Personne en fin de vie (AJAP) est une aide financière versée aux accompagnants de proches atteints de maladies incurables, se trouvant en phase avancée ou terminale.
Cette allocation concerne l’accompagnement au domicile de la personne malade, chez l’accompagnant ou encore dans un établissement spécialisé, tel qu’une maison de retraite ou un EHPAD.
Ce dispositif permet aux accompagnants d’être présents auprès du malade sans craindre une trop grande diminution de revenus.
Conditions d’éligibilité
Les conditions d’accès à l’AJAP varient en fonction du statut professionnel de l’accompagnant :
- Salariés : tout salarié peut prétendre à l’AJAP s’il bénéficie du congé de solidarité familiale, qui autorise une absence temporaire pour assister un proche en fin de vie. En cas de transformation de ce congé en activité partielle, l’AJAP reste accessible, mais le montant est ajusté
- Travailleurs indépendants : pour les non-salariés, l’accès à l’AJAP est possible dès lors qu’ils réduisent ou suspendent leur activité professionnelle pour accompagner un proche en fin de vie
- Demandeurs d’emploi : les chômeurs peuvent également bénéficier de l’AJAP, à condition d’être un membre de la famille proche (parent, enfant, frère ou sœur) ou une personne de confiance domiciliée avec la personne accompagnée
Montant et durée de versement
Le montant de l’AJAP est fixé à 56,33 euros par jour pour ceux qui arrêtent leur activité, tandis que ce montant est réduit à 28,17 euros pour ceux continuant à travailler à temps partiel.
La durée de versement varie en fonction du type d’engagement :
Situation | Montant journalier | Durée maximale |
---|---|---|
Accompagnement à plein temps | 56,33 € | 21 jours |
Accompagnement à temps partiel | 28,17 € | 42 jours |
Le versement de l’AJAP cesse automatiquement au lendemain du décès de la personne accompagnée. En cas de présence de plusieurs accompagnants, l’allocation peut être partagée, permettant ainsi une rotation de l’accompagnement sans dépasser la limite des jours indemnisés.
Démarches pour l’obtenir
Pour obtenir l’AJAP, le dossier de demande doit être envoyé au Centre National de Gestion des Demandes d’Allocations Journalières d’Accompagnement d’une Personne en fin de vie (CNAJAP). La procédure diffère selon le nombre d’accompagnants.
Pour un accompagnant unique, le dossier doit inclure :
- une attestation de l’employeur précisant l’octroi du congé de solidarité familiale (ou sa conversion en activité partielle)
- le formulaire Cerfa n°14555 01
Lorsque plusieurs accompagnants se partagent l’AJAP, la demande doit inclure les documents précédents ainsi qu’une lettre précisant :
- l’identité et le numéro de Sécurité sociale de chaque accompagnant
- la répartition des jours demandés par chaque accompagnant
Le silence de l’administration sous sept jours après réception vaut acceptation, d’où l’importance d’envoyer le dossier par courrier recommandé avec accusé de réception.