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Un salarié en arrêt maladie peut-il être surveillé par son employeur lorsqu’il est chez lui ? Voici ce que dit la loi

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Les droits de l'employeur lors de l'arrêt maladie d'un salarié

Après des mois de travail intense, vous consultez votre médecin qui diagnostique un burn-out et prescrit un arrêt maladie. Vous vous attendez à du repos, mais votre employeur commence à manifester une inquiétude inhabituelle. D’abord, un SMS, puis une visite impromptue à votre domicile. Une telle intrusion est-elle légale ? La question de la surveillance des salariés en arrêt maladie soulève de nombreuses interrogations. Les employeurs ont-ils le droit de vérifier l’état de santé de leurs employés pendant leur congé maladie ? Les réponses sont encadrées par une législation stricte que nous allons aborder dans cet article.

Le cadre légal de l’arrêt de travail : les limites des actions de l’employeur

Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, l’employeur se trouve dans une position délicate et ne peut en aucun cas agir à sa guise. La législation française est très claire sur les droits et les obligations de chacune des parties durant cette période.

L’arrêt de travail, délivré par un médecin, oblige le salarié à se retirer temporairement de ses fonctions pour des raisons de santé. Cela implique un retrait total des activités professionnelles et une absence de toute interaction non essentielle avec l’employeur. Rappelons que la durée maximale d’un arrêt maladie peut aller jusqu’à 360 jours.

Selon un avocat spécialisé en droit du travail, l’employeur n’a donc pas le droit de venir vous déranger physiquement pendant votre arrêt. Cette règle vise à protéger le salarié et à assurer un environnement propice à la récupération.

Voici un tableau récapitulatif des moments et conditions où l’employeur peut entrer en contact avec le salarié en arrêt maladie :

  • Rendez-vous de liaison : après 30 jours d’arrêt
  • Visite médicale de contrôle
  • Contact administratif
  • Entretien professionnel

Les limites des actions de l’employeur sont également renforcées par des sanctions en cas de non-respect de ces règles. Tout contact direct non autorisé peut être considéré comme du harcèlement ou une atteinte à la vie privée du salarié. Cela peut donner lieu à des actions en justice et à des indemnités pour le préjudice subi par le salarié.

Visite médicale pour vérifier l’état de santé du salarié

Si l’employeur ne peut pas venir directement, il dispose néanmoins d’autres moyens pour s’assurer de la légitimité de l’arrêt maladie. L’employeur peut mandater un médecin pour une visite inopinée à votre domicile, sans préavis. Cette visite doit se dérouler durant des plages horaires spécifiques :

  • 9 heures à 11 heures
  • 14 heures à 16 heures

Le refus de cette visite peut entraîner la suspension des indemnités complémentaires, dont le montant et la durée varient selon l’ancienneté du salarié :

Ancienneté Indemnités complémentaires (1ère moitié) Indemnités complémentaires (2ème moitié)
Moins de 1 an 90% du salaire 2/3 du salaire
1 à 3 ans 90% du salaire 2/3 du salaire
Plus de 3 ans 90% du salaire 2/3 du salaire

Certaines entreprises peuvent recourir à des méthodes plus discrètes, comme engager un détective privé. Bien que les preuves collectées par un détective ne puissent pas être utilisées directement par l’employeur, elles peuvent servir de base pour mandater un huissier de justice dont le rapport de ce dernier est admissible devant les tribunaux.
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