Les Français sont nombreux à surveiller de près l’évolution des taux de leurs livrets d’épargne, en particulier le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et le Livret d’Épargne Populaire (LEP). Réputés sûrs, accessibles et exonérés d’impôts, ces produits sont aussi sensibles à l’évolution de l’économie. Et après une baisse en février 2025, la question se pose : peut-on s’attendre à une nouvelle baisse cet été ?
Faisons le point sur les règles de révision, la conjoncture actuelle et ce que cela pourrait signifier pour les épargnants d’ici le 1ᵉʳ août.
Sommaire
Ce qui a déjà changé en février 2025
Depuis le 1ᵉʳ février 2025, les taux de deux des principaux livrets ont été revus à la baisse :
- Le Livret A est passé de 3,00 % à 2,40 %.
- Le LEP a baissé de 4,10 % à 3,50 %.
- Le LDDS, étant aligné sur le Livret A, suit également à 2,40 %.
Cette baisse a été décidée sur la base d’une formule de calcul qui intègre deux critères principaux :
- L’inflation moyenne des six derniers mois
- Les taux d’intérêt interbancaires à court terme
La révision s’opère deux fois par an : le 1ᵉʳ février et le 1ᵉʳ août, sauf circonstances exceptionnelles.
Quelles perspectives pour août 2025 ?
La prochaine échéance approche, et beaucoup s’interrogent sur une possible nouvelle baisse cet été. Plusieurs facteurs vont influencer la décision :
1. L’évolution de l’inflation
Le niveau d’inflation en France a progressivement ralenti depuis fin 2023. Or, une inflation plus faible diminue mécaniquement la formule de calcul du taux. Si cette tendance se confirme, la formule mathématique appliquée pourrait effectivement indiquer un taux inférieur à celui en vigueur.
2. Le rôle du gouvernement et des autorités monétaires
Même si la formule existe, elle peut être contournée ou ajustée par les autorités si elles estiment qu’un maintien du taux est préférable pour protéger le pouvoir d’achat, préserver l’attractivité de l’épargne ou assurer une certaine stabilité.
Ainsi, même si la formule indique un taux plus bas, une nouvelle baisse n’est pas automatique. Une décision politique peut maintenir le taux inchangé, comme cela a été fait à plusieurs reprises par le passé.
3. Le contexte économique global
Le niveau de la dette publique, les choix budgétaires du gouvernement, les politiques monétaires de la Banque centrale européenne ou encore les perspectives de croissance peuvent également peser dans la balance. Une politique de soutien à la consommation ou à l’investissement pourrait inciter à rendre l’épargne moins attractive temporairement, pour encourager les flux vers l’économie réelle.
Ce que cela signifie pour les épargnants
Si une nouvelle baisse devait être décidée en août, elle pourrait être de l’ordre de 0,25 à 0,50 point, ramenant par exemple :
- le Livret A à 2,15 % ou 2,00 %,
- le LEP à 3,00 % voire 2,75 %.
Même avec une baisse, ces livrets conservent toutefois plusieurs atouts majeurs :
- Capital garanti à tout moment, sans risque de perte.
- Intérêts exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux.
- Disponibilité immédiate des fonds.
- Taux net, sans surprises fiscales en fin d’année.
Le LEP, réservé aux foyers modestes, continuerait malgré tout à offrir un rendement nettement supérieur à celui du Livret A, même si son taux diminue.
Pourquoi le Livret A reste attractif, même en baisse
Certes, un taux de 2,4 % ou moins peut paraître faible. Mais comparé à d’autres placements sans risque, il reste compétitif :
- Les comptes à terme offrent rarement mieux, surtout sur de courtes durées.
- Les assurances vie en fonds euros affichent des rendements nets moyens souvent sous les 2 %.
- L’épargne sur un compte courant ou un compte sur livret bancaire classique ne rapporte quasiment rien.
En résumé, le Livret A n’est pas un produit de performance, mais de sécurité, ce qui lui assure une place dans l’épargne de précaution des Français.
Que faire en anticipation d’une éventuelle baisse ?
Pour ceux qui souhaitent optimiser leur épargne malgré un contexte de baisse des taux, voici quelques pistes :
- Utiliser au maximum son plafond de LEP, s’il est accessible, car il reste le livret le plus rémunérateur.
- Plafonner son Livret A ou LDDS pour profiter au mieux du rendement garanti.
- Explorer les solutions alternatives comme l’assurance vie, le Plan Épargne Retraite (PER) ou les SCPI, si le profil et l’horizon d’épargne le permettent.
- Suivre l’évolution de l’inflation et des taux pour ajuster sa stratégie dès les prochaines annonces.
Même si une baisse du taux du Livret A ou du LEP n’est pas encore actée pour l’été 2025, elle reste une hypothèse crédible, en raison de la formule de calcul et du contexte économique global. Les épargnants ont donc tout intérêt à rester vigilants, à anticiper et à diversifier leur épargne pour limiter l’impact de cette éventuelle évolution.
Rédacteur en chef et dirigeant de société, sa vision guide la ligne éditoriale de Passion Entrepreneur
