Etes-vous sur le point de perdre votre pension de réversion ?

À partir de 2025, les conditions d’accès à la pension de réversion évoluent. Cette aide financière, qui permet aux conjoints survivants de percevoir une partie de la retraite de leur époux ou épouse décédé, repose sur des critères stricts. Parmi eux, le niveau de revenus du bénéficiaire, qui détermine s’il peut continuer à toucher cette pension. Or, la hausse du SMIC modifie les plafonds de ressources, entraînant un effet de seuil. Résultat : certains retraités pourront enfin bénéficier de cette aide, tandis que d’autres perdront un complément de revenu pourtant indispensable. Chaque année, environ 5 millions de Français perçoivent cette allocation, dont une majorité de retraités. Mais avec l’entrée en vigueur des nouveaux critères, certains risquent de voir leur situation bouleversée. Nous faisons le point sur les derniers changements concernant la pension de réversion et les personnes qui risquent de la perdre. 

Une pension attribuée sous conditions

Le dispositif de pension de réversion vise à compenser en partie la perte de ressources causée par le décès d’un conjoint. Son montant dépend du régime de retraite du défunt et des règles propres à chaque caisse de retraite.

• Dans le régime général, elle correspond à 54 % de la retraite de base du défunt, avec un plafond de 1 043,28 euros mensuels et un minimum de 348 euros
• Dans le cadre de l’Agirc-Arrco, le taux appliqué s’élève à 60 % de la retraite complémentaire
• Le régime de la fonction publique accorde également une réversion correspondant à 50 % de la pension de l’agent décédé, sans plafond ni minimum garanti.

Cette pension n’est pas automatiquement versée à tous les conjoints survivants. Des critères d’âge et de ressources doivent être remplis. Si les règles varient selon les régimes, le seuil de revenus constitue un élément clé de l’éligibilité. Or, c’est précisément ce changement de la pension de réversion qui évolue en 2025, impactant des milliers de bénéficiaires.

Des seuils de revenus réévalués en 2025

L’âge minimum requis pour bénéficier de la pension de réversion reste fixé à 55 ans pour les régimes du secteur privé. En revanche, l’accès à cette pension dépend du niveau de revenus du conjoint survivant. La réforme modifie ces seuils, avec une revalorisation liée à l’augmentation du SMIC en novembre 2024 (+1,6 %).

En 2025, un bénéficiaire seul pourra toucher la pension de réversion si son revenu annuel ne dépasse pas 24 710 euros, soit environ 2 060 euros par mois. En comparaison, le plafond était fixé à 24 232 euros en 2024.

En cas de dépassement de ce seuil, le montant de la pension sera ajusté à la baisse, selon un calcul progressif. Les retraités encore en activité bénéficient d’un mode de calcul particulier :  seuls 70 % de leurs revenus professionnels sont pris en compte dans l’évaluation.

Plafonds de revenus : évolution entre 2024 et 2025

L’ajustement des plafonds de ressources change la donne pour de nombreux bénéficiaires. Voici une comparaison des seuils appliqués avant et après la réforme :

Un autre facteur peut faire basculer la situation d’un bénéficiaire : le remariage ou la vie en couple. Dans ce cas, les revenus du nouveau conjoint sont intégrés dans le calcul des ressources.

Qu’il s’agisse d’un mariage, d’un Pacs ou d’un concubinage, cette prise en compte peut entraîner une diminution, voire une suppression totale de la pension de réversion.

La réforme, en relevant les plafonds de ressources, semble à première vue bénéfique. Pourtant, pour certains retraités, elle pourrait signifier la fin d’un droit acquis, laissant place à des ajustements budgétaires parfois contraints.

Eve

Plume aguerrie spécialisée dans les enjeux d’entreprise et la retraite, elle éclaire nos lecteurs avec ses analyses profondes sur Passion-entrepreneur.com.