Pension de réversion : une diminution voire une suspension du versement si vous dépassez ce plafonds récemment ajusté

L’accès à la pension de réversion repose sur des critères précis, et les plafonds de ressources à respecter en 2025 viennent d’être actualisés. Ce dispositif, destiné aux conjoints survivants, garantit une continuité financière en leur attribuant une fraction de la retraite du défunt. Pourtant, son octroi n’est ni systématique ni inconditionnel : une demande formelle est requise, et un niveau de revenus maximal est imposé pour les affiliés au régime général. Avec la hausse du Smic au 1ᵉʳ janvier 2025, ces seuils ont été ajustés, modifiant le droit à cette prestation pour de nombreux bénéficiaires. Le calcul des ressources prend en compte une partie des revenus d’activité, certains biens immobiliers et placements financiers. Dans certains cas, une variation du patrimoine peut entraîner une modification, voire une suspension, du versement. Nous vous dévoilons les revenus qu’il faut toucher pour continuer à percevoir sa pension de réversion. 

Conditions et fonctionnement de la pension de réversion

Lorsqu’un époux ou une épouse décède, son conjoint survivant peut prétendre à une fraction de sa pension de vieillesse. Ce droit, encadré par des règles spécifiques, concerne exclusivement les couples mariés : ni le Pacs ni le concubinage ne permettent d’y accéder.

Contrairement aux idées reçues, la pension de réversion n’est pas versée automatiquement. Le conjoint survivant doit en faire la demande auprès du ou des régimes de retraite concernés.

En France, 13 régimes de réversion coexistent, chacun appliquant ses propres modalités. Pour le secteur privé, l’un des critères déterminants est le respect d’un plafond de ressources.

L’âge minimum requis pour déposer un dossier est fixé à 55 ans, condition incontournable pour en bénéficier. Il est possible d’augmenter sa pension de réversion notamment si vous avez eu au moins 3 enfants et si vous touchez déjà une pension de retraite.

Nouveaux plafonds de revenus pour les conjoints de salariés du secteur privé

Le régime général de retraite prévoit qu’un conjoint survivant perçoive 54 % de la pension de base de son époux(se) décédé(e). Cette réversion est toutefois soumise à des conditions de ressources.

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, ces seuils ont été réévalués en raison de la hausse du Smic horaire à 11,88 € bruts. Le calcul repose sur une multiplication du Smic par un coefficient défini selon la situation matrimoniale du bénéficiaire :

• Pour une personne seule, le plafond correspond à 2 080 fois le Smic horaire
• Pour une personne en couple, ce seuil est porté à 3 328 fois le Smic horaire

Ces ajustements aboutissent aux montants suivants :

Si ces plafonds sont dépassés, la caisse de retraite peut ajuster ou suspendre le versement de la pension de réversion.

L’intégration partielle du patrimoine et des revenus professionnels

L’ensemble des revenus du conjoint survivant n’est pas pris en compte de manière uniforme. Pour les actifs, seuls 70 % des revenus d’activité sont intégrés dans le calcul des ressources.

D’autres éléments patrimoniaux sont également considérés :

• Les biens immobiliers, à l’exception de la résidence principale et des terres agricoles exploitées
• Les placements financiers, évalués à hauteur de 3 % de leur valeur

À l’inverse, certaines allocations et prestations sociales restent exclues du calcul, notamment :

• Les aides au logement, le RSA et les allocations familiales
• Les indemnités journalières perçues en cas d’arrêt maladie
• Les allocations chômage

Tout changement de situation financière doit être signalé à la caisse de retraite, sous peine de suspension ou de révision du montant versé. À l’âge de départ à la retraite, le conjoint survivant peut solliciter une nouvelle évaluation afin d’adapter ses droits.

Eve

Plume aguerrie spécialisée dans les enjeux d’entreprise et la retraite, elle éclaire nos lecteurs avec ses analyses profondes sur Passion-entrepreneur.com.